Le paysage - familier, rural ou nomade - et la famille sont les deux environnements, les deux milieux dont j’explore les interactions et les transformations par le médium photographique. De deux façons.
Par le médium laboratoire, à l’exemple du roulot’ographe, cette caravane modulable convertie en camera obscura qui me permet de voir à l’envers et en miroir.
Et par une pratique photographique qui, loin de documenter, me permet de réinventer un art du portrait.
En fait, créer une filiation possible ou probable entre la nature et l’humain, raconter une histoire de passé et de présent recomposés, hybrider indices observés ou collectés et souvenirs, tels sont les axes de ma démarche.
Quant à mon processus de création de l’image, qui est une lunette intime, dans ma boîte d’outils pourvoyeurs d’insolite ou d’émotion esthétique, il y a les analogies formelles et chromatiques, souvent intuitives, les ressorts symboliques, les métaphores, les traces, et il y a l’empathie, aussi il y a l’humour, cette salutaire distanciation du regard qui empêche de noircir le tableau ou de l’idéaliser.